Edric Lormet

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Il me semble étrange d'écrire sur moi-même, comme si j'exposais une partie de mon âme à la lumière crue. Mais peut-être est-ce là un moyen de me comprendre, de poser des mots sur ce que je suis vraiment. Qui suis-je, après tout ? Un chevalier, oui, mais aussi bien plus que cela.

Je me suis toujours efforcé de vivre selon un code d’honneur. Mon père m’a appris que l’intégrité est la fondation de tout. Il disait souvent : « Edric, un homme sans honneur est un homme sans valeur. » J’ai fait de cette phrase mon mantra, mais parfois je me demande si je parviens réellement à l'incarner. La loyauté envers mon comte Aurelion est sacrée, et pourtant, je suis tiraillé. Mes choix, mes actions... sont-ils vraiment justes ? Je crains de ne pas toujours savoir ce qui est honorable, et cette incertitude me pèse lourd.

La loyauté est un autre aspect de mon caractère. J'ai promis de protéger Aurelion, de veiller sur lui comme un frère, et cette promesse me guide dans mes actions. Pourtant, il y a cette autre loyauté, un amour secret pour Calyssia, l’épouse d’Aurelion. Je n'ai jamais voulu trahir mon devoir, mais mon cœur se rebelle. La fidélité est une vertu, mais peut-elle s'étendre à ceux que nous aimons en silence ? Chaque battement de mon cœur pour elle est à la fois une bénédiction et une malédiction, et je me demande si je peux vraiment concilier ces deux loyautés.

Il est vrai que je n’ai jamais reculé devant le danger. En tant que chevalier, j’ai été confronté à des batailles et des adversaires redoutables. Mais le véritable courage, je le trouve souvent dans les moments de vulnérabilité. Affronter mes propres peurs, mes doutes... c’est cela, le véritable combat. En écrivant ces mots, je réalise que je lutte chaque jour contre mes propres démons intérieurs. Parfois, je crains que ces luttes ne soient plus difficiles que n'importe quel adversaire sur le champ de bataille.

On m'a souvent dit que j'avais un cœur trop sensible pour un chevalier. Peut-être est-ce vrai. Je ressens profondément les douleurs et les luttes des autres. Quand je regarde Calyssia, je vois non seulement la beauté, mais aussi la tristesse dans ses yeux. Elle m’inspire une compassion que je peine parfois à comprendre. Cela fait de moi un homme à la fois fort et faible. Je me demande si cette sensibilité me rendra plus fort ou me brisera. C’est une question à laquelle je n’ai pas encore trouvé de réponse.

Il m’arrive d’hésiter, de m’interroger sur mes choix. L’académie m’a appris à être réfléchi, mais à chaque pas que je fais, je ressens ce poids sur mes épaules. Mes actions, mes mots... ont des conséquences. Je veux faire ce qui est juste, mais est-ce que je le fais toujours ? Parfois, je crains que ma volonté de bien faire soit teintée d’égoïsme. Agis-je pour l’honneur, ou pour apaiser mes propres tourments ? C’est un dilemme qui me hante.

Dans cette quête pour me comprendre, je me rends compte que je suis en constante évolution. Je suis Edric Lormet, un homme de devoir, mais aussi un homme de cœur. Il y a une lutte en moi, une quête de sens qui me pousse à avancer, malgré les incertitudes. Alors que j'écris ces mots, je prends conscience que ces réflexions, ces doutes, font partie de qui je suis. Peut-être que cette vulnérabilité est ce qui me rend véritablement humain.

Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve, mais je sais que, quelles que soient les épreuves à venir, je m'efforcerai de vivre selon mes principes, même si cela signifie lutter contre moi-même. Peut-être que ces mémoires seront un jour une source de réconfort pour moi, un rappel que, même dans l’hésitation, il y a de la force à trouver.

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